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2013-07-09T15:31:59+02:00

Abandon et sens de culpabilité

Publié par Moi

Avant de continuer avec mon histoire personnelle, voici un article choc destiné à faire «déculpabiliser» certaines mères qui, tout comme moi, auraient renoncé à assumer ce rôle qu'elles étaient «censées devoir assumer jusqu'au bout». Qu'on en finisse une bonne fois pour toutes avec ces stéréotypes du genre femme = mère parfaite!


23 février 2006

Enfance - BRÉSIL
Enfants abandonnés, enfants de l'indifférence


Par Mario Osava

RIO DE JANEIRO (IPS) - Une réalité familiale dépourvue d'affection, faite de mauvais traitements et même de violence précède généralement l'abandon des nouveau-nés, un phénomène plutôt fréquent au Brésil, là où, au cours de ces dernières semaines, quelques épisodes tragiques ont eu une vaste résonance.

Contrairement à l'opinion commune selon laquelle la pauvreté serait à l’origine d’un tel geste, une étude de l'Université fédérale de Paraná a révélé que les mères qui abandonnent leurs enfants le font surtout «parce qu’ayant développé d’autres valeurs dans un passé de négligence familiale», comme le confirme Lydie Dobrianskij Weber, professeur de psychologie et coordinatrice de la recherche.

L'événement a suscité un intérêt particulier après le 28 janvier, lorsque, de la lagune Pampulha, à Belo Horizonte, capitale de l'État sud-occidental de Minas Gerais, a été repêchée vivante une petite fille de deux mois, jetée dans l’eau dans un sac en plastique. Un morceau de bois attaché au sachet lui a permis de flotter jusqu’à ce que quelques personnes, s'apercevant des gémissements initialement pris pour des miaulements, ne la trouvent et ne la sauvent.

Cet évènement surprenant a été repris sur une vidéo tournée par un des «sauveurs», et la nouvelle, transmise à la télévision, a provoqué un impact encore plus fort, soulevant une vague d'indignation nationale contre la mère, arrêtée pour tentative d’homicide, alors que des centaines de personnes exprimaient le désir d'adopter l'enfant.

Dans les jours qui suivirent, telle une épidémie, d’autres cas de nouveau-nés abandonnés ou morts firent leur apparition. Une enfant à peine née laissée sur le parvis d’une habitation de la classe moyenne dans la même ville de Belo Horizonte, et une autre trouvée morte dans un étang à la périphérie de la ville de Porto Alegre dans le sud du Brésil, ont continué à ébranler le pays.

D’autres cas de nouveau-nés vivants ou morts retrouvés dans différentes villes du pays, ont continué d’alimenter les nouvelles alarmantes des dernières semaines, avec par exemple le cas d'une enfant d'un an et demi amenée à hôpital avec des traces visibles de violence, toujours à Belo Horizonte.

À San Paolo, dans le sud du pays, entre novembre et janvier, 67 enfants abandonnés ont été accueillis dans des refuges de la commune du Secrétariat municipal de l’aide sociale.
Les abandons en clinique, sur les routes ou dans des églises sont cependant beaucoup plus nombreux que ce qui est rapporté par la presse, intéressée seulement aux «cas les plus dramatiques» ou pouvant avoir un impact majeur tel que celui de Pampulha, a fait observer Mme Weber, qui depuis de nombreuses années s'occupe d’enfance abandonnée et d’adoptions dans ce pays de plus de 184 millions d’habitants.

Par exemple, l'experte cite le cas d'un orphelinat de Curitiba, capitale de l'état méridional de Paraná, où elle vit et où elle a découvert que 24 des 28 enfants accueillis pendant l'année avaient été abandonnés. D’autre part, de nombreux autres cas se cachent derrière l'adoption illégale, au cours de laquelle les nouveau-nés sont enregistrés comme enfants biologiques du couple qui les reçoit.

La recherche, effectuée par Carolina dos Santos pour sa thèse de doctorat et coordonnée par Mme Weber, se basait sur des dialogues et des questionnaires composés de 70 demandes adressées à 21 femmes qui ont abandonné leurs enfants et à 21 autres qui avaient décidé de les garder, toutes pauvres et vivant dans des quartiers marginaux, le «favelas» de Curitiba. "Les conditions économiques étaient identiques", a assuré la psychologue.

Le traitement différent que les deux groupes de mères avaient reçu petites ou adolescentes dans leurs familles respectives est apparu évident. Les premières ont grandi sans soins, sans attentions, "jamais complimentées" mais souvent méprisées et malmenées, contrairement aux autres qui, malgré les difficultés économiques, ont gardé leur enfant.

"Nous avons appris à traiter nos enfants comme nous-même avons été traitées; nous aimons, si dans la vie nous avons reçu de l’amour": c’est un élément culturel qui se reproduit et qui se "perpétrera s'il n'y a pas un soutien, une intervention familiale qui interrompt ce processus", a déclaré l’enseignante.

Le comportement des femmes qui ont renoncé à leurs enfants révèle des valeurs différentes de celles communément reconnues par l'opinion publique. Elles ne se sont pas refusées de répondre ouvertement aux questions, ont admis l'abandon sans aucun sens de culpabilité, en le justifiant avec le désir «d'aller aux fêtes» ou par l’ennui d'élever des enfants, a expliqué Mme Weber.

Dans les deux cas, les enfants abandonnés étaient cinq, et une mère a raconté avoir simplement oublié son bébé dans une salle de billard.

"On ne peut toutefois pas les juger sur base de nos propres valeurs et points de repères";  il faut plutôt comprendre la situation et essayer de faire en sorte que le processus ne se répète pas".

Ces nombreux abandons remplissent les orphelinats et autres institutions pour enfants sans famille, tout en créant un paradoxe. En dépit des centaines de mille de mineurs privés d'une famille, au Brésil, les personnes font la file pour adopter un enfant. Mais la plus grande partie ne peut pas être adoptée, parce que les parents conservent leurs droits parentaux, même s’ils sont totalement absents et laissent leurs enfants biologiques enfermés pendant des années sans jamais aller les voir.

Une loi est actuellement en discussion pour définir l'abandon, qui suspendrait le droit des parents au bout d’un certain laps de temps où ils n’auraient pas assumé leurs responsabilités, permettant ainsi l'adoption des enfants. Mis à part quelques exceptions, les structures d'accueil n'offrent pas un traitement adéquat en vue d’éviter que le manque d’affection ne se reproduise.

Mais ce qui manque, c’est surtout l'information, a souligné Mme Weber. Ces mères avec des grossesses non désirées ne savent pas que se défaire d’un enfant illégalement, en le laissant dans la rue ou en s’enfuyant des maternités où elles auront laissé une fausse adresse et identité, n’est pas la seule façon d’agir. Elles peuvent le confier à la tutelle des juges et ainsi ne pas mettre obstacle à l’adoption.


(Source: http://www.ipsnotizie.it/nota.php?idnews=610)

Traduction française de l'italien par: moi

«La femme n'est pas seulement une mère. C'est aussi une femme. Elle a une identité de femme. La maternité est une fonction. Si la femme met toute son énergie dans sa fonction, elle risque de ne pas vivre sa vie de femme.»

Véronique Moraldi (La fille de sa mère)

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