Un livre qui s'attaque au plus gros tabou français (et par conséquent belge, puisqu'en matière de tabou, la Belgique est à la France ce le foie gras est au canard), savoir le non désir d'enfan...
http://www.le-celibat-ne-passera-pas-par-moi.be/archive/2007/10/19/no-kid-corinne-maier.html
Les enfants, c'est emmerdant!
Par Silvia Galipeau
Déchirez votre carte postale. Les enfants, ça n'est pas toujours souriant. Et ça ne fait pas toujours sourire non plus. Ça chiale, ça se lève tôt, ça coûte cher et ça vous empêche de vous réaliser pleinement, professionnellement.
Un livre choc, qui nous vient tout droit de la France, par ailleurs championne de la natalité en Europe, révèle 40 raisons de ne pas se reproduire. Femmes enceintes s'abstenir.
«Les enfants sont une nuisance épouvantable». «Une seule solution: la contraception». «Bonjour névroses, coucou psychoses». Disons que les propos que tient Corinne Maier sur la famille détonnent.
L'auteur n'en est pas à son premier coup de gueule. Avec Bonjour paresse, son manifeste contre le travail, elle a perdu son emploi. Son dernier né, No Kid, pourrait bien lui valoir le reniement de ses deux adolescents.
Pourtant non. Très zen, détachée, elle affirme même qu'ils n'ont toujours pas lu son pamphlet, sorti en librairie en Europe le mois dernier, et sujet de l'heure de l'autre côté de l'océan. «Je comprends très bien que ça ne les intéresse pas. Moi, je ne m'intéresse pas à ce qu'ils lisent non plus. C'est comme si vous demandiez au fils d'un boucher ce qu'il pense de la charcuterie de son père», dit-elle, visiblement blasée par la question.
Selon elle, le fait d'être mère rend son propos d'autant plus légitime. «Je sais de quoi je parle, des enfants, j'en ai; il y a des choses dont seule une mère de famille peut parler, à condition d'avoir le courage de faire son coming out. Si je signais ce livre sans avoir eu d'enfants, tout le monde me soupçonnerait d'être une vieille fille aigrie et envieuse. Là, on va peut-être m'accuser d'être une mère indigne. J'assume», écrit-elle en guise d'introduction.
Pourquoi avoir énuméré ainsi les motifs qui devraient freiner tous les aspirants parents? «Pour trois raisons: parce que je voulais égratigner la vision très carte postale de l'enfant dans laquelle on est submergé, répond-elle au bout du fil. Deuxièmement: je voulais m'amuser. Et troisièmement: je voulais réfléchir à la place de l'enfant, pourquoi il est si important d'en avoir, et ce que la société attend de nous», énumère l'auteure, également psychanalyste à ses heures.
C'est ainsi qu'elle souligne que l'arrivée des enfants signe la fin des loisirs (exit les grasses matinées, le ciné à l'improviste, ou les sorties passé minuit, bonjour le «métro-boulot-marmot»), le «tue le désir» et le «glas du couple». Un enfant coûte cher (gobant 20 à 30% de votre revenu, dit-elle), vous astreint à un horaire marathon, et vous soumet aux pires corvées (de l'Eurodysney à Marineland, en passant par les parcs pour enfants «pouilleux», McDo et Noël).
L'auteure, dotée d'une plume assez incisive, merci, en rajoute: mesdames, préparez-vous à vous transformer en «biberon ambulant». Vous rêvez de joyeux soupers en famille? Déchantez. «Le dialogue parents-enfants, c'est le dîner de cons tous les jours.» Vous pouvez aussi oublier les joyeux Noël sous la neige, et vous préparer aux «engueulades sous le sapin».
Si les sorties en famille sont un tel enfer, la corvée des devoirs une torture, et la routine une prison, pourquoi diable a-t-elle eu des enfants? «On a des enfants pour des raisons égoïstes, répond-elle. Cela a été mon cas. Je n'ai pas de parent, ni frère ni soeur. J'ai fait des enfants pour me sentir moins seule.»
Vous vous demandez quel genre de mère une telle cynique peut faire? Comme la plupart des femmes, elle s'est transformée en une vraie "merdeuf", mère de famille dans toute son horreur, «bonne femme scotchée à son devoir», répond-elle. «J'ai pas été à Eurodysney mais j'ai fait Marineland, et j'ai aussi été au zoo, hélas. Pourquoi hélas? Parce que je trouve ça dénué de tout intérêt. Voir une bestiole en cage, c'est le degré zéro de mon intérêt.»
Malgré un ton volontairement provocateur, des exemples archi caricaturaux, bref, une lecture à prendre toujours au deuxième degré («mes soeurs et mes frères d'armes, restons désunis, sceptiques et, si possible, sans descendance»), quelques points méritent d'être médités: «avoir un enfant, c'est un sacré obstacle, conclut l'auteure en entrevue. Il y a beaucoup de trucs à surmonter, des difficultés constantes de garde et d'organisation pour les femmes, car ce sont elles qui font toujours 80% des tâches ménagères en France. C'est très lourd. On ne dit peut-être pas assez aux jeunes femmes qui n'ont pas d'enfant qu'elles doivent choisir entre la carrière et la famille. On vit dans l'illusion, comme si tout était possible. Mais c'est peu réaliste.»
Un des derniers motifs pour ne pas faire d'enfant s'intitule d'ailleurs comme suit: «materner ou réussir, il faut choisir».
Source:
Lettre ouverte à ma fille. Vers environ la moitié de l’an 1987, je recevais une lettre du Tribunal des Mineurs de Gênes: j’étais invitée à me rendre fin décembre devant la Cour pour défendre mon droit de maternité… Au cas où je ne me serais pas présentée, ton statut d’enfant «adoptable» aurait alors été déclaré.
Ce à quoi, Luisa Forti, la journaliste chargée de la rubrique, me répond:
LA LETTRE DU JOURLettre ouverte à ma fille. Vers environ la moitié de l’an 1987, je recevais une lettre du Tribunal des Mineurs de Gênes: j’étais invitée à me rendre fin décembre devant la Cour pour défendre mon droit de maternité… Au cas où je ne me serais pas présentée, ton statut d’enfant «adoptable» aurait alors été déclaré.
Ce à quoi, Luisa Forti, la journaliste chargée de la rubrique, me répond:
Interview de Corinne Maier sur No kid
Regarder la vidéo "Interview de Corinne Maier sur No kid" envoyée par cheshirecatfr sur Dailymotion.
http://www.dailymotion.com/video/x7bhdp_interview-de-corinne-maier-sur-no-k_news
Chers visiteurs,
Pour une consultation facile et rapide, je vous invite à naviguer par la page PLAN DU SITE.