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2013-07-06T20:53:12+02:00

Mon histoire #3

Publié par Moi

La réplique ne se fit pas attendre: deux jours après la publication de ma lettre, je suis interviewée par téléphone par un journaliste du même quotidien se déclarant  «particulièrement concerné par mon histoire»...!

Mon histoire #3

Traduction française de l’article me concernant, publié par Marco Menduni le 28 novembre 2004 sur le quotidien italien «Il Secolo XIX».


De nombreux faits ont été déformés et ne respectent pas toujours l'ordre chronologique, d'où certaines annotations en rouge.


Elle laissa l’enfant et se transféra en Belgique. La jeune fille a maintenant 23 ans (sic, 22!) et vit à Gênes.

Appel à la fille donnée en adoption
 
La mère: «Je ne la cherche pas, mais j'espère qu'elle voudra me parler»

Gênes - Elle vit dans un studio à Bruxelles et passe ses soirées à l'ordinateur, sur Internet. Elle cherche à établir un contact avec la fille qu’elle a donnée en adoption en 1987. «Par pauvreté, fatigue désespoir», raconte M. B., 56 ans. Après une existence difficile, gravement malade, elle lance son message sur la toile. «J'ai su que ma fille, qui a aujourd'hui 23 (sic, 22!) ans, vit à Gênes. Je ne la cherche pas et je ne veux pas troubler la sérénité de qui l’a élevée. Mais je souhaite qu'elle puisse me trouver, si elle le voudra». À la jeune fille, elle a même écrit une lettre: «Je peux tout t'expliquer. J'ai fait l’unique chose possible pour protéger ta vie».

 

 

QUELLES «MÈRES» SE CACHENT DERRIÈRE UN ABANDON OU UNE NAISSANCE ANONYME?

L’ABANDON, UN GESTE D’AMOUR: mythe ou réalité?

QUELLE PLACE ACCORDER AUX «LIENS DU SANG»?

PEUT-ON RESTER INDIFFÉRENT ou NE PAS S'ATTACHER À SON PROPRE ENFANT?

REVOIR SON ENFANT,
 «UN BESOIN VISCÉRAL»???

PEUT-ON OUBLIER SON ENFANT?

QUELLE PLACE ACCORDER A LA MÈRE DE NAISSANCE?

 

Mon histoire #3
- L'HISTOIRE -
En 1987, la femme avait confié l'enfant à des connaissances, parce qu'elle n'était pas en mesure de l’élever. Maintenant elle est gravement malade.

«Je voudrais seulement retrouver ma fille»
 M. B. sait que sa fille a été adoptée et qu’elle vit à Gênes. 

Bruxelles - De l'unique fenêtre d’un petit flat de 28 m2 de l’avenue de l'A., un regard sur la propre existence est inévitable. Les arbres, le Palais royal, la (relative) tranquillité qui scande les temps d'une capitale moins chaotique que tant d’autres métropoles européennes...
C’est un écrin à l’écart du monde, un petit nid, un laboratoire d'alchimiste où méditer et reparcourir l'existence. Ici M. B. passe ses soirées à écrire. Elle confie sa mission à l’Internet. Retrouver la fille, qu’en 1987, elle a donnée en adoption «par dénuement, fatigue, désespoir».
Elle sait, et c’est l’unique chose qu’elle est parvenue à savoir, que sa fille vit à Gênes. Elle a 23 ans (Sic, 22!). «En réalité, dit-elle, je ne la cherche pas. Mais, par contre, je veux qu’elle puisse me trouver, si elle le souhaite». Elle lui a même écrit une lettre, publiée sur (le quotidien de Gênes) « Il Secolo XIX» (en page 39, édition du 17 novembre). 
Une vie, celle de M. B., qui bouleverse les convictions les plus profondes, qui échappe au sens commun du re-dit et du tenu pour escompté, une vie marquée par des choix importants et douloureux. Abandonner une fille de l’âge de presque cinq ans, convaincue que «le mieux était l'adoption, pour lui donner un futur serein, pour lui offrir une vie meilleure». Tout comme, à 17 ans, fuir le lycée et une destinée pourtant prometteuse, par refus des règles. Pour l’amour de la nuit, de la transgression, de la clandestinité. Et puis, aujourd'hui, remercier la maladie (un mélanome) qui, il y a sept ans, lui a fait entamer un compte à rebours… qui semblait inévitable: et pourtant M. est toujours là.
(À 50 ans, je tiens à le préciser…) «J'étais toujours dans la misère, j’étais presque dans la rue. Lorsqu’on m’a diagnostiqué la maladie, j'ai pu commencer à bénéficier des aides sociales. Quelque sou, un toit. Le verdict était alors de 5 ans de vie. Au lieu de cela, 7 années ont passé. La maladie n'est pas vaincue, elle a seulement ralenti son cours; j'ai trouvé un travail, je suis employée dans la fonction publique». Un salaire de 1.137 € par mois pour payer son loyer et s’assurer une vie digne, et non plus seulement à la sueur de son front. 
M. a passé tout un après-midi, celui du 16 novembre, assise à son bureau, dans ce minuscule open space qu'est son habitation. Assise devant son ordinateur, à tapoter sur son clavier et à remplir les espaces vides de son site Internet. À écrire une lettre à sa fille. Née le 18 novembre 1982, vécue avec la mère pendant presque 5 ans. Jusqu’à ce jour où, à bout, contrainte par son travail d’entraîneuse à vivre en permanence avec les valises en main et, «sans plus aucune force, ni physique, ni mentale», M. décide de la confier à une famille (… ou plus exactement, à une autre encore, la 6ème!). Une famille qui, d’après ce qu’elle a pu savoir, vit à Gênes. C’est l’unique information, parce que toutes les autres sont protégées par une roche de granit de secret et de silence. «Je ne cherche pas ma fille - répète M. B. - et je ne veux pas troubler la sérénité de ceux qui depuis 17 ans prennent soin d'elle. Je ne la cherche pas, mais je l'attends. Je veux qu'elle sache que, si jamais elle le voudra, je suis là. Prête à lui expliquer».

M. B. est une femme de 56 ans. Dans ses rides, les restes d'une beauté juvénile effrontée et intrigante s’entrecroisent avec les souffrances d'une vie difficile, «gâchée», chuchote-t-elle en hochant la tête.
Fille d'un industriel belge de la fabrication du plastique, orpheline (de père) à l’âge de 2 ans. La mère qui prend alors en main les rênes de l’administration de la société, et M. qui finit en internat. Elle étudie en riche héritière de famille, et apprend cinq langues. À dix-sept ans, elle fuit cette vie pour la première fois. «Je voulais danser, j’aimais vivre la nuit. J'aimais les discothèques».
Le diplôme, les spécialisations s’envolent alors en fumée. Ces années sont celles de l’argent facile, du monde éblouissant et psychédélique des bars de nuits. «D’abord barmaid, puis danseuse». Et puis entraîneuse...
 
L'aventure italienne s’annonce bien. Engagements, demandes, le faste des pourboires des années '80. M. s'établit dans un village de l’arrière-pays d’Albenga (Savona). Elle travaille dans les night-clubs de Gênes et des bords de mer. (Au début seulement, car dans ce métier-là, on change de ville tous les 15 ou 30 jours...)
«Entre-temps, ma mère est décédée et j’ai aussi fait un gros héritage». (Sic! Pour l'héritage, rapidement dilapidé d'ailleurs, c'était quelques années avant...)
Ensuite la rencontre avec deux hommes. (Sic! Avec une vie de nuit et aventureuse comme la mienne, plutôt comique...) «Le premier m’a impliquée dans une série d'opérations immobilières ruineuses et m'a dépouillée de tout. (Partiellement faux...!)
Le second était marié. Ma fille est de lui. Il ne l'a jamais su (Faux! Il le savait parfaitement bien), mais moi j'ai décidé de la garder».
Décision très courageuse, mais combien insoutenable: «Je ne voulais plus travailler dans les night-clubs. Mais je ne savais plus rien faire d’autre (Sic!). J’ai tenté de faire la serveuse, mais je ne parvenais pas à subvenir à nos besoins, à moi et à la petite. Tout ce que je gagnais partait pour payer les baby-sitters (et les familles d'accueil privées...).
Et ainsi, M. s’en retourne aux flûtes, au champagne, aux tables enfumées. Le nouvel eldorado  s'appelle Naples, mais elle n'est plus toute jeune, plus aussi désirable. «On changeait de local tous les 15 jours». Je laissais la petite toute seule la nuit à l’hôtel, je rentrais à cinq heures du matin, à sept heures je la portais à la crèche. Je ne dormais que quelques heures». Quatre années passèrent ainsi. M. est une femme défaite. Je suis retournée chez moi, sur la Riviera. J'ai confié l'enfant à une famille d'amis (Sic! … d’accueil). Je leur ai demandé de me la tenir quelques semaines (Faux. J'espérais qu'ils pourraient en obtenir la garde à "très, très, long terme"...), le temps que je puisse me reposer, me reprendre. Mais après deux mois, ils se sont alarmés et ont averti les services sociaux. C’est ainsi que sont intervenus les magistrats».
 
On est en octobre 1987. M. reçoit une lettre du Tribunal de la Jeunesse de Gênes: «Je devais me présenter pour défendre mon droit de maternité». Mais M. ne le fait pas: «À ce moment-là, j’ai compris que c’était l'unique moyen de protéger au moins l'avenir de ma fille».
 
Depuis lors, la vie de cette femme est une lente descente aux enfers, sans espoir de résurrection (Bon... N'exagérons tout de même pas...!). Elle a alors 40 ans. Trop vieille pour que les clients fassent encore sauter des bouchons de champagne pour elle. Elle retourne à nouveau chez elle, sur la Riviera. Elle fait la femme de chambre. Un ami (Faux. Par petite annonce...) lui procure un travail dans une famille (italienne) en Allemagne. Mais cette opportunité-là s’évanouit aussi. M. retourne alors en Belgique. Elle n’a pas un sou en poche. «J'étais presque dans la rue». C’est ainsi que les assistants sociaux la trouvent, perdue et vidée. Elle est hospitalisée. On lui a diagnostiqué un mélanome malin. «Cela a-t-il un sens de dire que la maladie a été mon salut? Pour moi, oui. Car c’est à partir de là que, pas à pas, j’ai pu reprendre le contrôle de ma vie».
 
Son sourire d’adieu est cordial. Après quoi, M. se perd à nouveau dans son ordinateur. Elle fréquente deux sites, elle cherche un contact avec sa fille. Elle sait que celle-ci vit à Gênes. «Je ne la cherche pas. Mais j'espère qu'elle aura envie de me trouver. En me cherchant sur Internet».
 
Par Marco Menduni
 

Les dés étaient jetés: ce journaliste venait de me peaufiner une fameuse carte de visite... 

Quelques jours après, je suis contactée par RAI 2 (chaîne TV nationale italienne) qui veut «m’aider à retrouver ma fille» en échange de ma participation, à Noël ou à Nouvel An, à une de leurs très populaires émissions… Ce que, pour plusieurs raisons, notamment de santé, je dois (et je mentirais si je disais «malheureusement») refuser.

Si l'animatrice pensait se retrouver face à une «maman en sanglots, prête à tout pour retrouver son enfant»… elle était plutôt mal tombée!! Non, décidément, tous me prenaient au dépourvu. Je n’étais prête ni à affronter une caméra et encore moins un public italien qui, rien qu’à prononcer le mot «maman», a déjà la larme à l'oeil...


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